- flandrin
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⇒FLANDRIN, INE, adj. et subst.A.— Rare. De Flandre. (Vache) flandrine. Qu'ils [les coqs et les poules] soient communs, flandrins, sultans, blancs ou roux ... (PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, p. 245).B.— Usuel, subst. masc., fam. ou péj. Grand garçon un peu gauche et emprunté. J'étais un grand flandrin, pâli par la croissance, Horriblement timide (COPPÉE, Poés., t. 3, 1865-1908, p. 103).— [En fonction d'attribut] Voilà Rastoil qui rêve une place de substitut pour son flandrin de fils (ZOLA, Conquête Plassans, 1874, p. 1062).♦ P. anal. Abdénago frémit de toute sa longueur, ainsi que le grand flandrin de cyprès au vent du sud-est (ARNOUX, Rhône, 1944, p. 114).Rem. La plupart des dict. gén. du XXe s. (Ac. 1932, ROB., Lar. encyclop., Lar. Lang. fr.) indiquent que ce subst. ne s'emploie qu'avec l'adj. grand. La docum. atteste qu'il a été utilisé parfois seul.Prononc. et Orth. :[
], fém. [-in]. Le masc. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1640 grand flandrin (OUDIN Curiositez). Emploi injurieux de flandrin « de Flandre; habitant de la Flandre » (2e moitié du XVe s., Montferrant ap. G. CHASTELLAIN, Œuvres, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 7, p. 160 : homme flandrin [qualificatif injurieux de G. Chastellain, p. oppos. à trésor de Bourbonnois, appliqué à J. Robertet]). Fréq. abs. littér. :13. Bbg. SAIN. Sources t. 2 1972 [1925], pp. 368-369.
flandrin, ine [flɑ̃dʀɛ̃, in] adj. et n.ÉTYM. 1525; « grand, élancé », XVe; de Flandre; pour des raisons obscures, Guiraud rattache le mot au provençal farandel, de la famille de farandola.❖1 Qui se rapporte à la Flandre, à ses habitants. || Vache flandrine : vache d'une race de Flandre, qui donne beaucoup de lait.♦ N. || Un Flandrin, une Flandrine.2 N. m. (1655). Homme grand, d'allure gauche. Plus souvent : rand flandrin. ⇒ Dadais (→ De, cit. 82).1 Ce qu'il y a de choquant, de ridicule, est de voir pendant ce temps une douzaine de flandrins se lever, s'asseoir, aller, venir, pirouetter sur leurs talons (…)Rousseau, les Confessions, V.2 (…) un flandrin habillé à l'allemande, valet de son métier, dont la bouche fort loquace exhalait une odeur méphitique.Gide, Dostoïevski, p. 231.
Encyclopédie Universelle. 2012.